jeudi 12 janvier 2023

Appel de la Conférence - Pour un bac en juin !

 

Rassemblement le mercredi 25 janvier après-midi, 

à 15h30 à proximité du ministère de l’Éducation nationale.

 




Sourd à la demande partagée par la Conférence des associations de professeurs spécialistes et la très grande majorité des organisations syndicales, le ministère s’obstine à maintenir en mars l’examen « terminal » des épreuves de spécialité.

L'impossibilité de ce calendrier imposé par ParcourSup saute pourtant aux yeux des professeurs et des inspections pédagogiques. Instruits par l’expérience de l’an passé, les professeurs n’ont eu de cesse d’expliquer au ministère les effets délétères que ce calendrier ne manquera pas de produire.

   En le maintenant envers et contre tous, le ministère empêche les professeurs d’enseigner les programmes de manière sereine et approfondie. En effet, ce calendrier contraint les élèves à mener de front leurs révisions et la finalisation de leur dossier ParcourSup. Il expose les établissements à la désorganisation des cours pendant la semaine où les candidats passeront leurs épreuves, alors que l’année scolaire sera loin d’être achevée. Il favorisera, de surcroît, l’absentéisme des élèves dès le mois de mars : l'épreuve du grand oral, dont les attendus sont très flous, ne suffira pas à mobiliser les élèves. L'épreuve de philosophie se trouvera donc isolée et les élèves ne pourront acquérir, au troisième trimestre, les apprentissages et les méthodes pourtant nécessaires à leur réussite dans l'enseignement supérieur. Ce calendrier, enfin, portera, un lourd préjudice à l’équité qu’un examen doit garantir, puisque les candidats, dans chacune de leur spécialité, devront composer sur deux sujets différents, pour des raisons d’organisation.

    L'obstination du ministère est incompréhensible et contredit les ambitions qu'il affiche. Peut-on prétendre mieux préparer les élèves à leurs études supérieures quand il faut traiter des programmes dans l’urgence ? Peut-on prétendre « sanctuariser l’épreuve de philosophie » quand on la vide de son enjeu ? Peut-on prétendre « régénérer le Baccalauréat » grâce à une épreuve d'oral que des élèves démobilisés sont supposés préparer, qui plus est, sans qu’aucune heure ne soit dévolue à cette préparation ? Peut-on prétendre veiller au « bien-être » des élèves en leur infligeant des révisions dans une période que la procédure ParcourSup rend particulièrement chargée et anxiogène ? 

    Aussi, la Conférence des associations des professeurs spécialistes demande au ministère, une fois encore, de revenir sur ce calendrier intenable. 

Il n'est pas trop tard pour faire entendre une voix raisonnable et défendre les intérêts des élèves. Aussi la conférence appelle-t-elle les professeurs à se rassembler le 25 janvier à 15h30, à proximité du Ministère de l’EN pour obtenir le report des épreuves de spécialité au mois de juin. 

 

Associations signataires : 

APSES, APPEP, APLV, UdPPC, UPBM, APBG, APLettres, APSMS, APHG, CNARELA


Avec le soutien des organisations syndicales : SNES, SNALC, SNFOLC, 

CGT éduc'action, SUD Education

 


Secrétariat  
Christine Guimonnet APHG
David Boudeau APBG


Pour nous joindre :
📞 06 10 34 89 44 
06 72 14 91 43
conferenceassociationsspecialistes@orange.fr

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lundi 12 décembre 2022

COMMUNIQUE SUR LE PROJET DE REFORME DES CLASSES PREPARATOIRES ECG

 

La Conférence des associations de professeurs spécialistes a été informée d'un projet de réorganisation des classes préparatoires économiques et commerciales ECG dont elle ne peut que s'alarmer et demander l'abandon. 

La baisse du nombre de candidatures dans les deux dernières années, baisse observable d'ailleurs dans certaines filières scientifiques, constitue le prétexte de cette réforme. Celle-ci, à partir de considérations comptables, s'apprête à diminuer considérablement l'horaire des mathématiques, des sciences sociales, des lettres et de la philosophie (avec de fortes répercussions sur les postes actuels au sein des établissements). Elle crée des "disciplines" au nom clinquant mais au contenu indéterminé. Elle laisse augurer, enfin, une rupture d'égalité entre les élèves du fait de la différence forte d'offre de "modules" ou "spécialités" selon les établissements. 

L'horaire des disciplines devenant "enseignements de spécialités" ou "modules" serait drastiquement réduit, passant, comme ce serait le cas des sciences sociales, de huit à cinq heures hebdomadaires. Il en va de même des disciplines enseignées en tronc commun. L'enseignement partagé de lettres et de philosophie serait diminué d'un tiers (de six heures à quatre heures hebdomadaires), sans compensation. L'horaire de mathématiques serait divisé par deux. 

Notons enfin que cette méthode de la réforme en urgence se double d'une malhonnêteté : les faits présents démentent la déclaration qui a été faite par le cabinet du ministre qu'aucun projet de réforme des classes préparatoires n'était en cours. 

Cette baisse des candidatures est elle-même l'effet mécanique de la réforme Blanquer, qui a entraîné par son système de spécialités une diminution du vivier de lycéens étudiant les mathématiques en terminale, diminution qui met à présent en grande difficulté une filière notoirement exigeante dans cette matière. 

Or, le ministère,  loin d'envisager une remise à plat très largement demandée de la réforme, préfère dissimuler la cause principale des maux et prétend y remédier en déstabilisant un peu plus des équilibres qui ont pourtant fait leurs preuves.  En l'espèce, le présent projet brise l'équilibre bien connu d'une formation ajustée à l'esprit complet dont les préparationnaires auront besoin dans leurs milieux professionnels, et reposant sur quatre piliers : sciences humaines, mathématiques, langues et lettres-philosophie. 

Pour toutes ces raisons, la Conférence des associations de professeurs spécialistes demande le retrait de ce projet de réforme et soutient toutes les actions qui travailleront à la préservation des équilibres de la formation. 

Elle demande au ministère de clarifier ses positions sur les classes préparatoires. Est-il disposé à mettre en œuvre une politique volontariste pour les soutenir et les valoriser ? 
Est-il  prêt à appuyer les efforts fournis pour ouvrir à tous un dispositif qui continue de faire la preuve de son efficacité pour la formation intellectuelle et professionnelle des jeunes dont il prend soin, plutôt que de laisser planer des menaces de fermeture ?

Elle demande plus généralement que toutes les instances concernées du ministère veillent à préserver les classes préparatoires des fragilisations d'où qu'elles viennent. La Conférence dénonce ainsi l'extension déloyale du recrutement au niveau du baccalauréat qui court-circuite le système des classes préparatoires dont les grandes écoles tirent pourtant de si grands profits. 

Associations signataires : 

APPEP   APSES     APMEP  APLettres  APLV  UdPPC



mardi 22 novembre 2022

Projet de réforme de l’enseignement professionnel

 

Projet de réforme de l’enseignement professionnel 

un utilitarisme étroit et contraire aux missions de l’École



La Conférence des associations de professeurs spécialistes a pris connaissance avec inquiétude du projet de réforme du lycée professionnel porté par la Ministre déléguée Carole Grandjean. La précédente réforme avait été imposée sans tenir compte des associations de professeurs. Il en va de même de celle qui est actuellement engagée : comment parler de concertation alors que les groupes de travail ont déjà été constitués sans que les professeurs soient conviés à y participer ? Ce projet a pourtant de quoi susciter les inquiétudes les plus vives. Il prévoit en effet le doublement des périodes de stage en entreprise, la révision des filières proposées dans les lycées en fonction des besoins locaux et la possibilité donnée aux établissements de décider des volumes horaires de certaines disciplines.   En faisant dépendre les apprentissages dispensés au lycée des arbitrages locaux et des besoins des entreprises, ce projet porte atteinte au principe d’égalité. Le doublement du volume horaire dévolu aux stages se fera, en outre, aux dépens des enseignements dispensés au lycée par des professeurs dont les compétences ont été attestées par des concours nationaux. Or ces enseignements sont essentiels :  

1. D’eux dépend la réussite des lycéens de la voie professionnelle dans l’enseignement supérieur. La Conférence rappelle que plus de quatre lycéens sur dix poursuivent leurs études après avoir obtenu leur baccalauréat professionnel. En diminuant leur volume horaire, ce projet de réforme fragilise leurs chances de réussir leurs études.  

2. Ces enseignements, ainsi que l’enseignement de la philosophie, sont nécessaires à l’appropriation des connaissances et des méthodes qui permettent aux élèves de développer leurs facultés d’innovation et d’initiative et, ainsi, de mieux s’adapter, plus tard, aux évolutions du marché du travail. La volonté de diminuer la part des enseignements dispensés au lycée au profit de la formation en entreprise participe d’un utilitarisme étroit contraire à la véritable utilité.  

3. Ces enseignements sont nécessaires à la construction de la citoyenneté. La Conférence rappelle que la voie professionnelle ne prépare pas seulement les élèves à être de futurs travailleurs : elle leur apprend aussi à devenir des citoyens éclairés. Les élèves de la voie professionnelle ont vocation, comme les autres, à être des acteurs de la vie de la Cité. Leur formation ne saurait, par conséquent, se réduire à l’acquisition de routines : elle doit leur apprendre à construire leur liberté.  

Aussi la Conférence s’opposera-t-elle avec toute son énergie à une réforme qui aura pour effets de dévaluer le baccalauréat professionnel, de renforcer les inégalités entre les élèves des trois voies du lycée, d’inféoder les apprentissages aux besoins des entreprises, de supprimer le cadrage national des enseignements et de dégrader les conditions des professeurs en les privant du temps nécessaire à instruire leurs élèves. 

En conséquence, elle demande : 

le maintien de la durée actuelle des stages en entreprise ;

le renforcement des enseignements généraux, tant dans leurs contenus que dans leur volume horaire, ainsi qu’une réflexion sérieuse sur l’introduction de l’enseignement de la philosophie ; 

un baccalauréat professionnel exigeant et cadré nationalement.

Le 22 novembre 2022

Associations signataires 

APBG

APDEN

APHG

APLettres

APLV

APMEP

APPEP

CNARELA

UdPPC


dimanche 20 novembre 2022

Qu'est-ce que la Conférence ?

 

Qui sommes-nous ?


La Conférence des Présidents d’Associations de Professeurs Spécialistes est une structure qui, depuis 1973 intervient régulièrement auprès des pouvoirs publics, des institutions et des responsables politiques pour défendre la qualité de l’enseignement et le respect des spécificités disciplinaires

La Conférence a donc pour objectif l’adoption de positions communes face aux réformes touchant l'enseignement secondaire. Des discussions internes permettent la publication de communiqués communs ainsi que des rencontres avec nos interlocuteurs ministériels.


Secrétariat  
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LES MEMBRES


ADEAF : Association pour le développement de l’allemand en France
AEEPS : Association des Enseignants d'Éducation Physique et Sportive
Ailes du désir Association nationale des enseignants et partenaires culturels des classes Cinéma et audiovisuel
ANPBSE : Association Nationale des Professeurs de Biotechnologies Santé-Environnement
APDEN Association des professeurs documentalistes de l'Education Nationale
APEMU   Association des Professeurs d’Education Musicale  
APMEP   Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public 
APFLA - CPL   Association des Professeurs de Français et Langues Anciennes en Classes Préparatoires Littéraires  
APHG  Association des Professeurs d’Histoire Géographie
APL  Association des Professeurs de Lettres  
APPEP  Association des Professeurs de Philosophie de l’Enseignement Public 

APSES  Association des professeurs de sciences économiques et sociales
APSMS  Association des Professeurs de Sciences Médico-Sociales 
 CNARELA : Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes  Sauver les lettres
POLYCHROME  Association nationale des professeurs d'arts plastiques
SLNL : Société des Langues Néo-Latines 
UPBM : Union des Professeurs de Physiologie, Biochimie et Microbiologie  
UdPPC : Union des professeurs de physique-chimie


dimanche 18 septembre 2022

Communiqué de la Conférence

                                 Errare humanum est, perseverare diabolicum



    Sourd à la demande partagée par la Conférence des associations de professeurs spécialistes et la très grande majorité des organisations syndicales, le ministère s’obstine à maintenir en mars l’examen « terminal » des épreuves de spécialité.

L’absurdité de ce calendrier qu’impose une procédure purement technique (« Parcoursup ») saute pourtant aux yeux des professeurs et des inspections pédagogiques (https://sui.fsu.fr/harmonisations-eds-2/). Instruits par l’expérience de l’an passé, les professeurs n’ont eu de cesse d’expliquer au ministère les effets délétères que ce calendrier ne manquera pas de produire.

    En maintenant envers et contre tous ce calendrier absurde, le ministère empêchera les professeurs d’enseigner des programmes exigeants de manière sereine et approfondie. Il contraindra les élèves à mener de front leurs révisions et la finalisation de leur dossier « Parcoursup ». Il exposera les établissements à la désorganisation des cours pendant la semaine où les candidats passeront leurs épreuves, alors que l’année scolaire sera loin d’être achevée. Il favorisera, de surcroît, la démobilisation et l’absentéisme dès le mois de mars, isolera l’épreuve de philosophie, empêchera toute préparation sérieuse à l’épreuve du grand oral, et compromettra les apprentissages dans les disciplines évaluées en contrôle continu. Il portera, enfin, un lourd préjudice à l’équité qu’un examen doit garantir, puisque les candidats, dans chacune de leur spécialité, devront composer sur deux sujets différents, pour des raisons d’organisation

    Cette obstination est non seulement incompréhensible mais elle contredit aussi les ambitions affichées par le ministère. Peut-on prétendre mieux préparer les élèves à leurs études supérieures quand il faut traiter des programmes dans l’urgence ? Peut-on prétendre « sanctuariser l’épreuve de philosophie » quand on la vide de son enjeu ? Peut-on prétendre « régénérer le Baccalauréat » grâce à une épreuve de grand oral que des élèves démobilisés, sont supposés préparer, qui plus est, sans qu’aucune heure ne soit dédiée à cette préparation ? Peut-on prétendre veiller au « bien-être » des élèves en leur infligeant des révisions dans une période que la procédure « Parcoursup » rend particulièrement anxiogène ?

    Aussi la Conférence des associations des professeurs spécialistes demande au ministère, une fois encore, de reporter les épreuves de spécialité au mois de juin. Elle espère qu’il entendra, cette fois-ci, cette demande de bon sens.



Associations signataires : 

APBG   APDEN    APEMU    APHG   APLettres    APLFA-CPL    APLV    APMEP 

APPEP    APSES      APSMS    CNARELA   SAUVER LES LETTRES  SLNL 

  UdPPC    UPBM   

mercredi 7 septembre 2022

BACCALAURÉAT / AUDIENCE AU MINISTÈRE

 


COMPTE-RENDU DE L’AUDIENCE DU 30 AOÛT

Présents :



Pour le ministère :

Jean-Marc Huart (Directeur du cabinet)

Julie Bennetti (Conseillère auprès du Ministre)

Thomas Leroux (Conseiller aux affaires pédagogiques et aux savoirs fondamentaux)



Pour la Conférence :

Christine Guimonnet (Secrétaire de la Conférence et Secrétaire générale de l’APHG)

David Boudeau (APBG)

Jean-Luc Breton (APLV),

Clotilde Furini (APSMS)

Marie Perret (APPEP)



Si les associations sont très attentives aux récentes annonces présidentielle et ministérielle sur les projets de réforme du Collège et du Lycée professionnel, la réforme du Lycée et du Baccalauréat était au cœur des échanges.

Nous revenons sur les constats que la Conférence a posés dans son dernier communiqué.

  • Nous soulignons les effets délétères du contrôle continu. Nous signalons les tensions que celui-ci génère dans les lycées. Les revendications des élèves et des parents, la difficulté des élèves à se poser pour entrer dans les apprentissages, à fournir des efforts réguliers et à gérer leurs frustrations, dégradent la relation pédagogique. Nous déplorons que le ministère ait supprimé toute réelle possibilité de sanctionner l’absentéisme stratégique lors des devoirs, et que les professeurs soient autant exposés à la contestation des notes. Le ministère les place ainsi dans une situation où leurs modalités d’évaluations sont soumises à des pressions pour que les notes soient orientées à la hausse. Ces pressions favorisent une forme de censure des professeurs dont l’expertise professionnelle est remise en cause.

  • Nous soulignons l’absurdité pédagogique du calendrier de l’année de Terminale. Les élèves sont supposés passer leurs épreuves de spécialité au mois de mars, dans une période très chargée pour eux. Cette échéance arrive bien trop tôt dans l’année scolaire. Les professeurs ne peuvent préparer sereinement les élèves à ces épreuves. Enfin, l’année de Terminale doit être une année de formation, notamment aux études supérieures, jusqu’à son terme, ce que ce calendrier rend impossible. Il favorise en effet dispersion, démobilisation et absentéisme.

  • Nous faisons état du mécontentement de nos collègues en charge des enseignements de spécialité, dont les notes ont été modifiées et remontées, parfois jusqu’à trois points, sans qu’ils en aient été avisés, et qui l’ont découvert, par hasard, en se connectant sur Santorin.

  • En l’état, l’épreuve du Grand oral n’est pas satisfaisante. Elle ne permet pas d’évaluer la maîtrise des connaissances, ni le travail accompli par les élèves pour la préparer. La performance orale l’emporte sur le fond. Aucune heure n’étant dévolue à sa préparation, les élèves recourent bien souvent à des exposés qu’ils trouvent sur internet. L’épreuve doit être prise au sérieux et non pas vantée dans les médias comme un exercice où les performances d’acteur suffiraient.

    Nous formulons les demandes suivantes :

  • Les épreuves de spécialité doivent être reportées au mois de juin. Ce report doit être annoncé dès la rentrée. Après deux années fortement perturbées par la pandémie, élèves et professeurs ont besoin d’une visibilité sur le calendrier de l’année pour travailler de manière sereine et efficace.

  • Afin de limiter les contestations et dans un souci d’équité, il est souhaitable que les élèves passent chacune de leurs épreuves de spécialité le même jour, sur un seul sujet national.

  • L’épreuve du Grand Oral doit être repensée : la maîtrise des savoirs et la capacité à répondre à des questions exigeantes, seules preuves d’un travail de qualité, doivent être déterminantes dans l’évaluation. Un horaire hebdomadaire doit être prévu pour y préparer sérieusement les élèves.

  • Un bilan lucide et sincère des dernières réformes doit être établi. Il faut évaluer si celles-ci contribuent vraiment à la formation intellectuelle et au progrès des élèves et si elles les préparent à affronter l’enseignement supérieur.

Nos interlocuteurs nous apportent les réponses suivantes :

  • Jean-Marc Huart nous assure que le ministère n’a donné aucune consigne visant à remonter des notes, et qu’une enquête a été diligemment menée afin d’établir qui avait pu prendre l’initiative de cette « harmonisation » statistique. Il nous informe qu’une commission a été reconvoquée. Il minimise, par ailleurs, l’ampleur de cette harmonisation statistique : celle-ci porterait sur 17 à 20 % des notes seulement et, dans 90 % des cas, l’écart serait de 0,5 à 1 point. Il tient à souligner, par ailleurs, que les correcteurs peuvent être assurés de la confiance du ministère en l’objectivité de leur notation. Nous nous étonnons des chiffres données par le ministère : ils montrent, au contraire, que cette harmonisation est loin d’avoir été marginale. Nous demandons à nos interlocuteurs s’il y a eu des précédents. De façon plus générale, les notes peuvent-elles être modifiées après le verrouillage du lot par le correcteur  sur Santorin ? Nous n’obtenons pas de réponse claire sur ce point.

  • L’introduction d’une part de contrôle continu dans le Baccalauréat était une façon de normaliser l’examen. La France faisait figure d’exception : nous étions le seul pays au monde dans lequel le Baccalauréat était évalué à partir d’épreuves terminales. Le contrôle continu, de plus, n’est pas un précédent : il a déjà été introduit en Lycée professionnel et à l’Université. Les commissions d’entente et d’harmonisation garantissent, enfin, l’égalité des candidats.

  • Le ministère n’entend pas revenir sur le calendrier de l’année de Terminale. Pour permettre la préparation du Grand oral et et pour que les notes obtenues lors de ces épreuves comptent dans Parcoursup, les épreuves de spécialités doivent avoir lieu au printemps . Devant notre insistance et les arguments déployés, nos interlocuteurs nous invitent à ne pas tomber dans le «déclinisme » et à faire preuve d’optimisme. Assurément, ces réformes réduiront le taux d’échec des étudiants en première année de Licence. Il faut rechercher l’excellence pour nos élèves, la « juste exigence ». Nos interlocuteurs nous renvoient au comité de suivi de la réforme doit se réunir fin septembre. Nous ne pouvons que partager cette « juste exigence » mais qu’elle est difficilement compatible avec les consignes récurrentes de « bienveillance » données aux correcteurs.

Nous disons notre regret que le ministère n’entende pas notre demande urgente et légitime du report des épreuves de spécialité. Nous remercions nos interlocuteurs de nous avoir accordé cette audience, qui aura duré plus d’une heure.


dimanche 3 juillet 2022

COMMUNIQUE DE LA CONFERENCE DES ASSOCIATIONS DE PROFESSEURS SPECIALISTES : Réforme du baccalauréat : quel bilan !

 

                        Réforme du baccalauréat : un bilan calamiteux


Cette première session du baccalauréat Blanquer confirme les craintes que la Conférence des associations des professeurs spécialistes avait exprimées : le baccalauréat, comme examen national dont la valeur est garantie par l’Institution, n’existe plus. 

D’une part, le contrôle continu compromet la valeur certificative du baccalauréat. D’autre part, les consignes et barèmes fournis ont eu pour effet une surestimation des copies des candidats. Enfin, les correcteurs ont été dépossédés de leur évaluation. En effet, dans certaines académies, les notes ont été modifiées massivement, arbitrairement et de manière opaque, sans que les correcteurs en aient été avertis, au mépris du travail des candidats, de celui des professeurs et de leur expertise et au détriment de l’harmonisation collégiale qu’ils accomplissent chaque année avec leurs pairs à partir de la lecture attentive des copies. Loin d’avoir “remusclé” le baccalauréat, la réforme a dévalué le diplôme.

Les élèves ont passé leurs épreuves de spécialité au mois de mai. Cet aménagement conjoncturel rend encore plus criante l’absurdité du calendrier prévu par la réforme. Les professeurs en charge des spécialités ont tout juste eu le temps de boucler des programmes pléthoriques. Sauf à les survoler et à éreinter les élèves, il n’est pas raisonnable d’envisager, pour les années à venir, le passage des épreuves de spécialité au mois de mars. Une fois ces épreuves passées, les professeurs ont constaté, en outre, la démobilisation des élèves, 82% du baccalauréat étant déjà joués. L’épreuve du « grand oral », à la préparation de laquelle aucun horaire n’est prévu, a eu lieu, cette année encore, dans la plus grande confusion.

En conséquence, et dans l’attente d’une remise à plat de la réforme du Lycée et du baccalauréat, la Conférence des associations des professeurs spécialistes demande :

  • que les épreuves de spécialité aient lieu au mois de juin à l’issue du cycle terminal ;

  • que les candidats passent chacune de leurs épreuves de spécialité sur un même sujet et  le même jour ; 

  • pour l’épreuve de “grand oral” : que l’épreuve soit redéfinie, afin qu’elle ne se réduise pas à un exercice de rhétorique creuse mais soit évaluée sur un réel contenu disciplinaire ; qu’un horaire spécifique, défini nationalement, soit dévolu à sa préparation, pour que les élèves puissent mener, pendant l’année, un vrai travail de recherche critique ; que le calendrier de l'épreuve soit revu.  

Elle réitère sa demande constante d’un retour à des épreuvesterminales, nationales et anonymes, demande dont le bilan calamiteux de la réforme du baccalauréat conforte la légitimité.

Constatant l’état de désorganisation dans lequel les dernières réformes ont plongé les établissements, elle entend organiser des états généraux du Lycée.

Le 3 juillet 2022

                                    Associations signataires 

APBG   APDEN  APEMu  APHG  APLettres   APLV   APMEP 

APPEP  APSES   APSMS  APFLA-CPL  CNARELA   

Sauvez les lettres 

SLNL    UdPPC   UPBM

























Qu'est-ce que la Conférence ?

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