lundi 28 octobre 2024

RECRUTEMENT DES PROFESSEURS CERTIFIES : NON A LA DEGRADATION DU METIER

 

                   COMMUNIQUE DE LA CONFERENCE DES ASSOCIATIONS 

                                         DE PROFESSEURS SPECIALISTES

Anne Genetet annonçait, jeudi 3 octobre dans un discours devant les recteurs[1], qu’elle allait sans tarder reprendre avec son collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche le projet de réforme du recrutement des enseignants suspendu cet été par Nicole Belloubet. La nouvelle ministre de l’Éducation nationale démontre, elle aussi, son indifférence envers les associations disciplinaires et les organisations syndicales qui, dans leur grande majorité, ont dénoncé ce projet de réforme. L’annonce d’une suppression de plus de 4 000 postes d’enseignants[2] ne peut que mettre en doute le sérieux avec lequel est prise en compte la fonction enseignante.

Rappelons-en les principaux traits. Le concours du Capes et du Capet ferait l’objet d’un recrutement d’étudiants en cours de licence 3. Ceux-ci seraient ensuite formés pendant deux années de master au sein d’ « écoles normales supérieures du professorat », débouchant sur leur titularisation. La formation reçue serait supposée garantir le rattrapage du déficit de maîtrise disciplinaire, en même temps qu’assurer le savoir-faire didactique nécessaire pour mettre en œuvre l’acquisition des contenus par les élèves. Dès la deuxième année, les étudiants recrutés disposeraient du statut de fonctionnaires-stagiaires et seraient chargés d’un demi-service d’enseignement. Des rétributions sont prévues au cours de ces deux années. Elles ont toutefois fait l’objet d’une communication brouillée.

La Conférence des associations de professeurs spécialistes ne peut accepter le choix qui est fait, sous prétexte de reconstituer un vivier de recrutement plus large, d’avancer le Capes et le Capet au second semestre de la troisième année de licence. Elle dénonce le simplisme d’une méthode consistant à abaisser le niveau d’exigence sur le plan de la maîtrise disciplinaire. Comment prétendre élever le niveau d’exigence auprès des élèves si on abaisse le niveau de formation universitaire exigé pour le recrutement de leurs enseignants ? Comment ne pas voir que cela abîmera encore un peu plus l’image du métier dont on prétend vouloir restaurer l’attractivité ? Il est peu crédible que des années de formation postérieures au concours, et dont la deuxième impliquerait une entrée de plain-pied dans le métier, puissent réellement être consacrées à un approfondissement des connaissances. Enfin, ce projet de réforme creuserait un peu plus le fossé entre le Capes et le Capet, d’une part, et l’agrégation, d’autre part, du point de vue des exigences disciplinaires.

C’est dans la revalorisation salariale, dans l’accompagnement des premières années de carrière, dans le redressement de la formation continue et dans la restauration de la sérénité dans les établissements qu’il faut chercher les solutions.

 

En conséquence, la Conférence demande :

-        que l’actuel projet de décret soit définitivement abandonné ;

-        que tout projet futur exclue un recrutement dont les candidats pourraient ne pas être encore titulaires d’une licence complète et que le Capes puisse faire l’objet d’une année de préparation spécifique ;

-        que l’épreuve d’admission dite d’ « entretien », impropre à un concours de recrutement d’enseignants et source d’inacceptable arbitraire, soit supprimée et remplacée par une épreuve disciplinaire ;

-        que les règles du concours ne soient en aucune façon de nature à en fermer l’accès, totalement ou partiellement, à des candidats issus de parcours divers, y compris  de parcours de recherche.

La Conférence tient également à rappeler la nécessité impérative, pour les enseignants, de pouvoir accéder à une formation continue de qualité, sans laquelle l’exercice serein du métier et donc son attractivité sont mis en danger. À ce titre :

-        la Conférence demande que cette formation ne prenne pas prétexte des légitimes exigences didactiques pour négliger les contenus disciplinaires, mais au contraire ne les dissocie jamais de ces derniers ;

-        elle demande également que cette formation s’inscrive sur le temps de travail des enseignants, y compris sur les heures devant élèves ;

-        elle réitère ses protestations contre les incitations ministérielles à déplacer la formation hors des heures de cours[3] et s’émeut de voir l’IGÉSR entériner cette voie de l’alourdissement des charges des professeurs[4] ;

-        elle demande également que soit facilité l’engagement des enseignants dans un travail de recherche universitaire, poursuite d’études propice à la qualité de leur enseignement, mais objectif le plus souvent abandonné parce que quasiment impossible à atteindre dans l’état actuel des choses.

 



[1] https://www.aefinfo.fr/depeche/718888-formation-des-enseignants-anne-genetet-annonce-reprendre-la-reforme-afin-d-aboutir-pour-la-session-2026-des-concours

[2] https://www.societedesagreges.net/actualite/communique/education-nationale-un-budget-2025-inacceptable/

[3] https://conferenceassociations.blogspot.com/2023/10/communique-sur-la-formation-continue.html

[4] https://www.aefinfo.fr/depeche/718793-l-igesr-recommande-d-instaurer-une-obligation-de-18-heures-de-formation-continue-pour-les-enseignants-du-2nd-degre


Associations signataires : 

APBG
APDEN
APHG

AP Lettres

APLV

APMEP

APEMu

APPEP

APSES

APSMS

CNARELA

UdPPC

UPBM

Les Ailes du désir, ANEPCCAV 

vendredi 2 février 2024

Défendre l’offre publique dans l'enseignement supérieur

                 

 

Défendre l’offre publique dans le supérieur 


Communiqué de la Conférence des associations de professeurs spécialistes


La fermeture de plusieurs classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) a été annoncée au mois de novembre 2023. Ces fermetures soudaines ont été décidées sans concertation avec les établissements et, pour la plupart, sans qu’une baisse des effectifs les justifie. Elles sont d’autant plus préoccupantes qu’elles font suite à d’autres fermetures de structures publiques d’enseignement supérieur (écoles d’art par exemple), réduisant ainsi l’offre publique et laissant une place démesurée à une offre privée onéreuse et peu encadrée.

L'enseignement supérieur public en France propose une offre diversifiée, avec des formations professionnelles, technologiques, académiques, notamment en lien avec la recherche (au sein des universités par exemple), dans des structures diverses (IUT, IAE, écoles d'ingénieurs, écoles d'art, etc.). Et, pour certaines formations (STS et CPGE notamment) au sein de lycées. Cette diversité a pour vocation de permettre à chaque étudiant de trouver des modalités de formation qui lui conviennent et d'assurer un maillage territorial aussi dense que possible.

Les contenus de ces formations sont encadrés. Elles mènent toutes à des diplômes reconnus au moins au niveau européen. Elles offrent une formation initiale de qualité qui leur ouvrira la possibilité d'une formation tout au long de la vie. Pour toutes ces raisons, les études supérieures publiques sont un levier d'émancipation important.

Au contraire, depuis quelques années, nombre d’officines et d’écoles privées proposent, à des coûts prohibitifs pour beaucoup de familles, des formations dont les contenus ne sont pas toujours encadrés et qui parfois n’aboutissent pas à des diplômes reconnus par l’État. Pourvues de gros budgets de communication, elles profitent des craintes provoquées par Parcoursup pour recruter les futurs bacheliers. Elles ont largement contribué à la spectaculaire croissance de la dette étudiante.

Dans ce paysage, les classes préparatoires aux grandes écoles font l'objet d'attaques régulières. Pourtant, nombre de ces classes préparatoires accueillent entre 30 et 60 % d'étudiants boursiers, et les CPGE les plus touchées par les fermetures assuraient justement un large accès à une formation de qualité. À Chalon-sur-Saône, au Havre, à Rennes, ces CPGE contribuent au maillage territorial de l’enseignement supérieur. À Paris, les CPGE fermées comptent parmi celles qui ont le plus de diversité sociale. S’il s’agissait d’ouvrir des classes à destination d’un public plus divers comme les bacheliers professionnels, pourquoi le faire au détriment des structures existantes ?

Plutôt que reprocher aux classes préparatoires leur coût, il est nécessaire de donner aux universités et aux autres formations publiques les mêmes moyens pour accueillir et accompagner leurs étudiants. Cela suppose un investissement réel de l'État et non des arbitrages locaux.

S’il s’agit d’ouvrir ces formations à davantage d’élèves, des leviers existent. La poursuite du travail d’information fourni par les équipes enseignantes pour expliquer le fonctionnement et les possibilités offertes par les CPGE en est un et le renforcement des offres de logements (CROUS, internat) en est un autre.

Nous tenons donc à rappeler notre attachement à des formations publiques de qualité permettant aux élèves qui le souhaitent de poursuivre des études supérieures financièrement accessibles à tous et nous demandons aux ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur d’agir résolument en faveur de cette offre publique de formation.


ASSOCIATIONS SIGNATAIRES 

APBG   

APHG

APLettres

APLV

APMEP

APPEP

APSES

CNARELA

UdPPC

UPBM


mardi 17 octobre 2023

COMMUNIQUE SUR LE BACCALAUREAT 2024

 


Bac 2024 : la douche froide

 

Avec le rétablissement des écrits de spécialité en juin, demandé par l’ensemble de la communauté éducative, le Ministère semblait enfin avoir pris en compte la réalité du terrain et les importantes difficultés d’application de la réforme du lycée en vigueur depuis 2018. Dès lors, les annonces bien tardives du 28 septembre sonnent comme une douche froide : le ministère persiste à décider seul, sourd aux alertes des acteurs de terrain, et détériore encore la situation pour les élèves de Terminale et leurs enseignants.

 

Maintien de l’iniquité : une même épreuve, mais sur deux jours avec des sujets différents

Première aberration, l’organisation des épreuves de spécialité sur deux jours est maintenue par le ministre. Pour rappel, en mars dernier, les élèves d’une même classe et d’un même lycée ont dû composer sur des sujets différents, avec des niveaux de difficulté inégaux. Le décalage du calendrier du baccalauréat rendait pourtant possible un étalement des épreuves, avec un seul sujet par spécialité. Le Ministère choisit à l’inverse de conserver ce principe : une occasion manquée de revenir à un sujet unique et national pour tous les candidats.

 

Des programmes toujours menés au pas de charge 

Le Ministère a également décidé, seul et malgré les alertes lancées dans de nombreuses disciplines, d’imposer pour l’examen le traitement en totalité des programmes, alors même que ceux-ci apparaissent démesurés et demandent à être remis à plat dans plusieurs spécialités. Cette course au programme portera préjudice à la préparation et la formation intellectuelle des élèves, sans compter qu’elle sera épuisante pour eux comme pour leurs professeurs.

 

Les élèves abandonnés pour le « grand oral »

Quant au « grand oral », les élèves verront le temps de présentation de la première partie de l’épreuve passer de 5 à 10 minutes. Rappelons ici que cette épreuve orale, à fort coefficient, ne fait l’objet d’aucun temps dévolu à l’encadrement des élèves, aucun financement n’étant prévu à cet effet par le ministère. Sa préparation est donc supposée se faire sur le temps de cours de spécialité, en classe entière. Compte tenu de la lourdeur des programmes de spécialité et des exigences de la préparation aux épreuves écrites, peut-on réellement imaginer que les professeurs pourront encore former leurs élèves au grand oral et les accompagner pour choisir leur sujet, effectuer les recherches documentaires, élaborer le contenu, et s’entraîner à cet exercice d’argumentation orale ?

 

Un calendrier de fin d’année démentiel : quid de la prévention des risques professionnels ?

Dans le calendrier prévu, à partir du 14 juin, tout s’enchaîne : épreuve anticipée de français, épreuve de philosophie, épreuves de spécialités, oraux de français et, simultanément, le grand oral, pour des résultats définitifs le 11 juillet, après le passage des épreuves du second groupe. Les correcteurs de spécialité, de l’épreuve de philosophie et de l’épreuve anticipée de français devront, tout en corrigeant des lots de copies conséquents, interroger les candidats convoqués au « grand oral » et à l’épreuve orale de français. Les professeurs ne pourront le faire qu’en sacrifiant la qualité de leur travail et leur santé, alors que ces dernières années, les instances de « santé et sécurité au travail » avaient déjà alerté sur la charge de travail des professeurs de Lettres.

 

La Conférence s’étonne de l’ensemble de ces décisions, parce qu’elles vont à l’encontre de l’expertise des acteurs du lycée et des demandes portées depuis 5 ans. Pire, elles s’apprêtent à dégrader significativement les conditions d'apprentissage et de travail, au mépris des risques pour la santé des élèves et des professeurs. De tels « ajustements » risquent de dégrader les conditions de correction au point de rendre impossible, à terme, la tenue des dernières épreuves terminales, nationales et anonymes.

En conséquence, la Conférence demande :

-       Que chaque spécialité donne lieu à une unique épreuve passée par tous les candidats le même jour ;

-       Que les programmes de spécialité soient évalués de toute urgence ;

-       Que le grand oral soit redéfini dans le sens d’une épreuve adossée à d’authentiques contenus disciplinaires et d’une manière qui permettrait de repenser l’équilibre du cycle terminal.

-       Que les épreuves terminales soient davantage étalées en sorte que les professeurs bénéficient de conditions de correction décentes.

 

Associations signataires

 APBG   APEMu   APLettres   APLV APMEP  APPEP    APSES   APSMS    

CNARELA   UdPPC UPBM


dimanche 15 octobre 2023

COMMUNIQUE SUR LA FORMATION CONTINUE DES PROFESSEURS

 

La formation continue des enseignants en danger : il est urgent que le ministère revienne à la raison !

 

Dans les rectorats, le même refrain est entonné ad libitum : les formations ne pourront plus se dérouler que le soir après les cours, le mercredi après-midi ou pendant les vacances scolaires. Une mesure qui relève de l’affichage politique et qui va conduire à une restriction inédite et massive de la formation continue pour les enseignants.

 

Le dernier clou dans le cercueil de la formation continue des enseignants

Dans le contexte d’une charge de travail déjà lourde (40 heures par semaine en moyenne selon le Ministère)[1] et de missions toujours plus nombreuses, déplacer les temps de formation le soir après les cours, le mercredi après-midi ou pendant les vacances scolaires revient à obliger les enseignants à choisir entre la préparation de leurs cours, les tâches de correction et le suivi des élèves, leur vie familiale et la formation continue. Cette évolution induira un allongement considérable des journées et des semaines de travail, qui sera préjudiciable à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et affectera particulièrement les femmes, en ce, à l’encontre de la cinquième recommandation de l’Unesco[2].

Pourtant, le récent rapport du Sénat[3].  sur la formation continue des enseignants, publié en juillet dernier,  établissait un bilan peu glorieux de la formation continue. On y apprend que les enseignants sont les fonctionnaires qui bénéficient du moins grand nombre de journées de formations et que les crédits alloués à la formation ont baissé de 30% entre 2017 et 2022. De nombreux enseignants sont ainsi contraints de renoncer à leur souhait de se former, d’autant plus qu’une partie de plus en plus importante des formations proposées relèvent de l’information institutionnelle plutôt que d’une réponse à des besoins de formation exprimés par les personnels.

Une fragilisation des personnels et de l’école

Faut-il rappeler ici l’importance de la formation continue pour les enseignants comme pour l’institution scolaire ? Réduire l’accès à cette formation entre en complète contradiction avec les ambitions de l’École et les défis auxquels elle fait face aujourd’hui.

Réduire l’accès à la formation continue, c’est réduire la qualité des enseignements, qui repose sur la capacité des enseignants à actualiser leurs connaissances et à avoir accès à des espaces de partage et de réflexion professionnels.

Réduire l’accès à la formation continue, c’est aussi déconsidérer la profession enseignante, dans un contexte où la crise de recrutement se prolonge et s’amplifie. C’est considérer que la formation des enseignants n’est pas, à la différence de tous les autres salariés, une nécessité qui doit faire partie du temps de travail.

Réduire l’accès à la formation continue, c’est réduire les perspectives d’évolution de carrière des enseignants et c’est oublier que les enseignants sont en première ligne pour former intellectuellement et professionnellement les générations de jeunes citoyens et que cela nécessite d’être formé tout au long de notre carrière.

L’Éducation nationale serait ainsi la seule administration française à proposer à ses agents une formation continue en dehors du temps de travail.

Il est urgent que le ministère revienne à la raison et garantisse à l’ensemble des personnels une politique de formation continue ambitieuse, disciplinaire et de qualité, dont les élèves ne pourront que profiter. L’Ecole est un lieu d’éducation et de transmission des savoirs : les élèves ont besoin de personnels qualifiés et formés, pas seulement d’un adulte en classe.

Associations signataires : 

APBG  APLettres APLV  APEMu  APMEP  APPEP APSES APSMS CNARELA 

UdPPC  UPBM  Les Ailes du désir (cinéma audiovisuel)

 

 



[2] Recommandations de l’UNESCO du 5 octobre 2023 https://news.un.org/fr/story/2023/10/1139357

 

[3] Rapport d'information n° 869 (2022-2023), déposé le 11 juillet 2023du Sénat https://www.senat.fr/rap/r22-869/r22-869.html

 

 

 

mercredi 10 mai 2023

ETATS GENERAUX DU LYCEE GENERAL ET TECHNOLOGIQUE


 Les réformes mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer à partir de 2019 ont profondément changé la physionomie du lycée et du baccalauréat. Elles ont, en outre, affecté nos conditions de travail et l'exercice de notre métier.

Parce qu'ils sont les mieux à même de percevoir les effets concrets que ces réformes peuvent avoir sur leurs élèves, leur enseignement, leur métier et la vie de l'établissement, la Conférence des associations de professeurs spécialistes estime nécessaire de donner la parole aux professeurs qui exercent au lycée, dans la voie générale et la voie technologique.

Pour établir un bilan sincère de ces réformes structurelles, nous vous invitons à renseigner le questionnaire qui suit. Il comprend deux volets : le premier volet se présente sous la forme de questions fermées ; le second volet vous invite à partager, sous une forme très libre, individuellement ou collectivement, vos témoignages et vos analyses. Ils formeront le matériau à partir duquel la Conférence rédigera des « cahiers de doléances » qu'elle portera à la connaissance du ministère. 

Ce bilan permettra aussi de préparer la constitution des États généraux du lycée que la Conférence organisera d'ici la fin de l'année 2023 pour permettre aux professeurs de faire enfin entendre leur voix, dans un cadre indépendant de leur hiérarchie. 


Remarque :

Ce formulaire comporte six pages. Vous pouvez compléter les deux volets séparément. Ce lien permet de télécharger l'intégralité du formulaire en pdf
Vous avez ainsi la possibilité de préparer vos réponses avant de compléter le formulaire.


Nous vous remercions de votre contribution et vous invitons à diffuser largement ce questionnaire.
Plus les réponses seront nombreuses, plus la parole des professeurs aura de chances d'être entendue !

 

https://survey123.arcgis.com/share/b96cbb82b405494fab88967fe0a889c9

jeudi 12 janvier 2023

Appel de la Conférence - Pour un bac en juin !

 

Rassemblement le mercredi 25 janvier après-midi, 

à 15h30 à proximité du ministère de l’Éducation nationale.

 




Sourd à la demande partagée par la Conférence des associations de professeurs spécialistes et la très grande majorité des organisations syndicales, le ministère s’obstine à maintenir en mars l’examen « terminal » des épreuves de spécialité.

L'impossibilité de ce calendrier imposé par ParcourSup saute pourtant aux yeux des professeurs et des inspections pédagogiques. Instruits par l’expérience de l’an passé, les professeurs n’ont eu de cesse d’expliquer au ministère les effets délétères que ce calendrier ne manquera pas de produire.

   En le maintenant envers et contre tous, le ministère empêche les professeurs d’enseigner les programmes de manière sereine et approfondie. En effet, ce calendrier contraint les élèves à mener de front leurs révisions et la finalisation de leur dossier ParcourSup. Il expose les établissements à la désorganisation des cours pendant la semaine où les candidats passeront leurs épreuves, alors que l’année scolaire sera loin d’être achevée. Il favorisera, de surcroît, l’absentéisme des élèves dès le mois de mars : l'épreuve du grand oral, dont les attendus sont très flous, ne suffira pas à mobiliser les élèves. L'épreuve de philosophie se trouvera donc isolée et les élèves ne pourront acquérir, au troisième trimestre, les apprentissages et les méthodes pourtant nécessaires à leur réussite dans l'enseignement supérieur. Ce calendrier, enfin, portera, un lourd préjudice à l’équité qu’un examen doit garantir, puisque les candidats, dans chacune de leur spécialité, devront composer sur deux sujets différents, pour des raisons d’organisation.

    L'obstination du ministère est incompréhensible et contredit les ambitions qu'il affiche. Peut-on prétendre mieux préparer les élèves à leurs études supérieures quand il faut traiter des programmes dans l’urgence ? Peut-on prétendre « sanctuariser l’épreuve de philosophie » quand on la vide de son enjeu ? Peut-on prétendre « régénérer le Baccalauréat » grâce à une épreuve d'oral que des élèves démobilisés sont supposés préparer, qui plus est, sans qu’aucune heure ne soit dévolue à cette préparation ? Peut-on prétendre veiller au « bien-être » des élèves en leur infligeant des révisions dans une période que la procédure ParcourSup rend particulièrement chargée et anxiogène ? 

    Aussi, la Conférence des associations des professeurs spécialistes demande au ministère, une fois encore, de revenir sur ce calendrier intenable. 

Il n'est pas trop tard pour faire entendre une voix raisonnable et défendre les intérêts des élèves. Aussi la conférence appelle-t-elle les professeurs à se rassembler le 25 janvier à 15h30, à proximité du Ministère de l’EN pour obtenir le report des épreuves de spécialité au mois de juin. 

 

Associations signataires : 

APSES, APPEP, APLV, UdPPC, UPBM, APBG, APLettres, APSMS, APHG, CNARELA


Avec le soutien des organisations syndicales : SNES, SNALC, SNFOLC, 

CGT éduc'action, SUD Education

 


Secrétariat  
Christine Guimonnet APHG
David Boudeau APBG


Pour nous joindre :
📞 06 10 34 89 44 
06 72 14 91 43
conferenceassociationsspecialistes@orange.fr

Twitter @CSpecialistes





lundi 12 décembre 2022

COMMUNIQUE SUR LE PROJET DE REFORME DES CLASSES PREPARATOIRES ECG

 

La Conférence des associations de professeurs spécialistes a été informée d'un projet de réorganisation des classes préparatoires économiques et commerciales ECG dont elle ne peut que s'alarmer et demander l'abandon. 

La baisse du nombre de candidatures dans les deux dernières années, baisse observable d'ailleurs dans certaines filières scientifiques, constitue le prétexte de cette réforme. Celle-ci, à partir de considérations comptables, s'apprête à diminuer considérablement l'horaire des mathématiques, des sciences sociales, des lettres et de la philosophie (avec de fortes répercussions sur les postes actuels au sein des établissements). Elle crée des "disciplines" au nom clinquant mais au contenu indéterminé. Elle laisse augurer, enfin, une rupture d'égalité entre les élèves du fait de la différence forte d'offre de "modules" ou "spécialités" selon les établissements. 

L'horaire des disciplines devenant "enseignements de spécialités" ou "modules" serait drastiquement réduit, passant, comme ce serait le cas des sciences sociales, de huit à cinq heures hebdomadaires. Il en va de même des disciplines enseignées en tronc commun. L'enseignement partagé de lettres et de philosophie serait diminué d'un tiers (de six heures à quatre heures hebdomadaires), sans compensation. L'horaire de mathématiques serait divisé par deux. 

Notons enfin que cette méthode de la réforme en urgence se double d'une malhonnêteté : les faits présents démentent la déclaration qui a été faite par le cabinet du ministre qu'aucun projet de réforme des classes préparatoires n'était en cours. 

Cette baisse des candidatures est elle-même l'effet mécanique de la réforme Blanquer, qui a entraîné par son système de spécialités une diminution du vivier de lycéens étudiant les mathématiques en terminale, diminution qui met à présent en grande difficulté une filière notoirement exigeante dans cette matière. 

Or, le ministère,  loin d'envisager une remise à plat très largement demandée de la réforme, préfère dissimuler la cause principale des maux et prétend y remédier en déstabilisant un peu plus des équilibres qui ont pourtant fait leurs preuves.  En l'espèce, le présent projet brise l'équilibre bien connu d'une formation ajustée à l'esprit complet dont les préparationnaires auront besoin dans leurs milieux professionnels, et reposant sur quatre piliers : sciences humaines, mathématiques, langues et lettres-philosophie. 

Pour toutes ces raisons, la Conférence des associations de professeurs spécialistes demande le retrait de ce projet de réforme et soutient toutes les actions qui travailleront à la préservation des équilibres de la formation. 

Elle demande au ministère de clarifier ses positions sur les classes préparatoires. Est-il disposé à mettre en œuvre une politique volontariste pour les soutenir et les valoriser ? 
Est-il  prêt à appuyer les efforts fournis pour ouvrir à tous un dispositif qui continue de faire la preuve de son efficacité pour la formation intellectuelle et professionnelle des jeunes dont il prend soin, plutôt que de laisser planer des menaces de fermeture ?

Elle demande plus généralement que toutes les instances concernées du ministère veillent à préserver les classes préparatoires des fragilisations d'où qu'elles viennent. La Conférence dénonce ainsi l'extension déloyale du recrutement au niveau du baccalauréat qui court-circuite le système des classes préparatoires dont les grandes écoles tirent pourtant de si grands profits. 

Associations signataires : 

APPEP   APSES     APMEP  APLettres  APLV  UdPPC



Qu'est-ce que la Conférence ?

  Qui sommes-nous ? La Conférence des Présidents d’Associations de Professeurs Spécialistes est une structure qui, depuis 1973 intervient ré...