Défendre l’offre publique dans le supérieur
Communiqué de la Conférence des associations de professeurs spécialistes
La fermeture de plusieurs
classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) a été annoncée au mois de
novembre 2023. Ces fermetures soudaines ont été décidées sans concertation
avec les établissements et, pour la plupart, sans qu’une baisse des effectifs
les justifie. Elles sont d’autant plus préoccupantes qu’elles font suite à
d’autres fermetures de structures publiques d’enseignement supérieur (écoles
d’art par exemple), réduisant ainsi l’offre publique et laissant une place
démesurée à une offre privée onéreuse et peu encadrée.
L'enseignement supérieur
public en France propose une offre diversifiée, avec des formations
professionnelles, technologiques, académiques, notamment en lien avec la
recherche (au sein des universités par exemple), dans des structures diverses
(IUT, IAE, écoles d'ingénieurs, écoles d'art, etc.). Et, pour certaines
formations (STS et CPGE notamment) au sein de lycées. Cette diversité a pour
vocation de permettre à chaque étudiant de trouver des modalités de formation
qui lui conviennent et d'assurer un maillage territorial aussi dense que
possible.
Les contenus de ces
formations sont encadrés. Elles mènent toutes à des diplômes reconnus au moins
au niveau européen. Elles offrent une formation initiale de qualité qui leur
ouvrira la possibilité d'une formation tout au long de la vie. Pour toutes ces
raisons, les études supérieures publiques sont un levier d'émancipation
important.
Au contraire, depuis
quelques années, nombre d’officines et d’écoles privées proposent, à des coûts
prohibitifs pour beaucoup de familles, des formations dont les contenus ne sont
pas toujours encadrés et qui parfois n’aboutissent pas à des diplômes reconnus
par l’État. Pourvues de gros budgets de communication, elles profitent des
craintes provoquées par Parcoursup pour recruter les futurs bacheliers. Elles
ont largement contribué à la spectaculaire croissance de la dette étudiante.
Dans
ce paysage, les classes préparatoires aux grandes écoles font l'objet
d'attaques régulières. Pourtant, nombre de ces classes préparatoires
accueillent entre 30 et 60 % d'étudiants boursiers, et les CPGE les plus
touchées par les fermetures assuraient justement un large accès à une formation
de qualité. À Chalon-sur-Saône, au Havre, à Rennes, ces CPGE contribuent au
maillage territorial de l’enseignement supérieur. À Paris, les CPGE fermées
comptent parmi celles qui ont le plus de diversité sociale. S’il s’agissait
d’ouvrir des classes à destination d’un public plus divers comme les bacheliers
professionnels, pourquoi le faire au détriment des structures existantes ?
Plutôt que reprocher aux
classes préparatoires leur coût, il est nécessaire de donner aux universités et
aux autres formations publiques les mêmes moyens pour accueillir et accompagner
leurs étudiants. Cela suppose un investissement réel de l'État et non des
arbitrages locaux.
S’il s’agit d’ouvrir ces
formations à davantage d’élèves, des leviers existent. La poursuite du travail
d’information fourni par les équipes enseignantes pour expliquer le
fonctionnement et les possibilités offertes par les CPGE en est un et le
renforcement des offres de logements (CROUS, internat) en est un autre.
Nous tenons donc à
rappeler notre attachement à des formations publiques de qualité permettant aux
élèves qui le souhaitent de poursuivre des études supérieures financièrement
accessibles à tous et nous demandons aux ministères de l’Éducation nationale et
de l’Enseignement supérieur d’agir résolument en faveur de cette offre publique
de formation.
ASSOCIATIONS SIGNATAIRES
APBG
APHG
APLettres
APLV
APMEP
APPEP
APSES
CNARELA
UdPPC
UPBM
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire